L'orage gronde et la petite fille dort. Ou dormait. [ pv : Yoshi ♥ ]

Il y a des jours comme ça, où vous n'avez envie de rien faire, et ce pour diverses raisons. Peut-être parce que vous êtes fatigués parce qu'il a fait trop froid pendant la nuit, ou peut-être encore parce que vous savez que vous allez devoir vous mettre au travail le lendemain, alors autant en profiter. Et bien, ce jour-là, pour Yuzuyu, c'était exactement ce qui se passait. De gros nuages noirs pointaient le bout de leur nez au loin, vers l'horizon ; impossible d'aller se promener. Elle n'avait pas envie non plus de rester seule, cloitrée dans sa chambre à regarder le plafond. C'est pour cela qu'elle se décida à aller visiter ce fabuleux endroit qu'est le chalet pour étudiants. Elle enfila donc un jean tout simple ainsi qu'un maillot qui, pour une fois, était assez serré autour de ses formes, et partit comme une fleur à la conquête du chalet.

Celui-ci se trouvait au bord du lac (ou plutôt à quelques mètres), et donnait par son unique fenêtre tournée vers le Sud, une magnifique vue sur l'étendue d'eau. Le chalet, en lui-même, ressemblait à ces chalets anciens qu'on voyait autrefois à la montagne. Enfin, du point de vue extérieur. Après, à l'intérieur, il était pourvu de tout et n'importe quoi. Un lit, une télévision, un lecteur DVD, un frigo avec tout et n'importe quoi dedans, une wii... Bref, un peu tout ce qui est possible et imaginable de mettre dans un chalet pour jeunes. Ouais, y'avait même le distributeur de capotes. Enfin, celui-ci était caché dans un coin, histoire de ne pas trop inciter non plus. Le chalet était équipé d'une clef qui était à la base récupérable à l'accueil du pensionnat. Cependant, Yuzuyu ne le savait pas. Elle ne put donc pas fermer la porte à clef ; tout le monde pouvait y entrer. Comble du sort : après quelques minutes de somnolence devant la télévision, elle s'endormit.

Plongée dans son demi sommeil sans rêve, Yuzuyu n'entendit pas dans un premier temps le jeune homme entrer dans le chalet. Elle ne dressa l'oreille pour la première fois que lorsqu'elle entendit le bruit de la clef dans la serrure. Dans un esprit encore endormi, un gros point d'interrogation suivi d'un étrange pressentiment l'envahit. Une clef? Une serrure? Elle émergea un peu de son sommeil. Un bruit de pas. Des pas qui s'avançaient, vers elle sans doute. Elle arrêta de respirer, attendant de connaître la suite des évènements avant de passer à... l'acte. Elle sentit un souffle sur sa joue, ce qui manque de la redresser aussi nette. Qu'est-ce qu'il lui voulait l'autre ?! C'est alors qu'il étouffa un gémissement plaintif. Elle ne comprit pas la situation avant d'ouvrir un oeil, ce qu'elle fit assez rapidement après avoir entendu ce drôle de bruit.

Dans un premier temps, la lumière éblouit la jeune fille, si bien qu'elle ne distingua que quelques formes en mouvement. Puis, elle reconnut, devant elle, un de ses camarades de chambre. Il avait une souris et une clef dans la main. Et de toutes évidences, la souris était chose indésirable dans le tableau. Après maintes secousses dignes du meilleur des manèges à sensations, la bestiole fut propulsée à quelques mètres d'eux, la clef entre les pattes. Elle n'eut pas le temps de se poser la moindre question que Yoshi poursuivait la bête à travers toute la pièce, sans prêter la moindre attention à la jeune fille qui s'était redressée. Les chaises volaient, ainsi que les paquets de chips et tout le bordel habituel.

Après quelques instants de course contre bé-bête, Yoshi s'immobilisa devant ce qui semblait être un trou de souris. Yuzuyu se leva, s'avança vers lui afin de connaître la vraie nature du problème et saisit en voyant la tête du jeune homme. Serrure + clef + garçon + souris + course poursuite + trou de souris = porte fermée à clef, clef perdue dans un trou de souris. Bravo. Il se tourna vers elle, pour voir si elle dormait toujours, et fit une drôle de mine en la voyant debout à côté.


Elle fixa le trou, pinçant ses deux lèvres pour soulever l'aspect problématique de la situation - même si elle se doutait qu'il n'avait pas besoin d'elle pour être accablé par tout ça -. Elle s'agenouilla, à côté du trou, et tenta de passer un doigt ou deux à travers la fente (hors contexte ça fait étrange XDD). Tout ce qu'elle récolta fut une jolie morsure sur le bout de l'index. Elle regarda son index, en louchant quelque peu, se léchouilla le doigt pour "panser" la plaie comme elle pouvait, et regarda Yoshi droit dans les yeux.


Elle n'avait pas dit ça dans le but de le décourager, mais dans le but d'être... Réaliste?

Yoshi commença à s'agiter dans tous les sens afin de ranger le bordel qu'il avait fichu dans la pièce. C'est vrai qu'il n'y avait pas été de main morte, aussi décida-t-elle de joueur l'âme charitable et de l'aider à ranger tout ce qui trainait. Ensemble, ils finirent assez rapidement. Ensuite, il essaya d'ouvrir la porte. Yuzuyu ne fut pas surprise du résultat : elle resta close. Evidemment, puisqu'il l'avait fermée à clef. Cette reflexion intérieure la fit sourire malgré elle mais elle se contrôla bien vite. Il enjamba alors le canapé de façon si brusque qu'elle recula et fit tomber une chaise en la bousculant. Le jeune garçon, lui, finit étalé comme une crêpe aux pieds de Yuzuyu, qui ne put s'empêcher de sourire à nouveau. C'est alors qu'il s'écria qu'ils pourraient ouvrir la porte avec sa clef à elle ! Seul petit bémol : elle n'en avait pas, de clef.


Elle se mordit la lèvre, signe qu'elle était en train de réfléchir. Lorsqu'elle finit de réfléchir, son visage s'illumina : elle avait trouvé l'idée du siècle.


Il semblerait qu'elle n'ait jamais autant parlé depuis son arrivée au pensionnat, ce qui l'étonna fortement elle même. Elle avait fixé le garçon droit dans les yeux durant tout son monologue, ce qui lui donnait un certain sens de la persuasion. Maintenant, elle attendait qu'il réponde.

[ Bon, l'inspi est pas vraiment au RDV, mais si j'rep pas maintenant j'risque de te faire attendre encore (trop) longtemps ]

Yuzuyu regarda le jeune Yoshi s'exciter partout. Peut-être essayait-il de se mettre à l'aise dans un lieu qu'il n'appréciait pas, dans le but de... de quoi? De ne pas plomber l'ambiance déjà peu dynamique, peut-être. Il commença par se débattre avec une canette de coca ; évidemment, celle-ci lui explosa à la figure. Ensuite, il piqua une demie-crise parce que les sandwichs étaient à la mayonnaise et monsieur n'aime pas la mayonnaise. M'enfin. Elle s'assit sur l'espèce de canapé-lit et le regarda faire. Elle le regarda s'installer, puis chercher quelque chose. Que cherchait-il? La télécommande, bien sûr ! Elle regarda autour d'elle, avant de s'apercevoir que, maudit comme il était, il n'avait pas vu qu'il était assis juste à côté de cette petite boîte qui faisait bien des merveilles.

Elle se décida donc à se lever pour aller la lui donner, cette télécommande. Elle se posta pile devant lui, se pencha. Bien entendu, son acte n'avait aucune arrière pensée. Toujours est-il que sa poitrine frôla le bras du garçon, chose qu'elle fit semblant de ne pas remarquer. Elle ne savait pas ce qui lui avait pris pour mettre, ce matin, un maillot débardeur décolté. Mais là, elle aurait bien aimé pouvoir être dans un de ses t-shirt difformes mais tellement moins gênants. Cependant, miracle, elle ne rougissait pas. Allez savoir pourquoi d'ailleurs. Mais bon, je m'égare ! (enfin, pas tant que ça). Elle attrapa la télécommande, se redressa, refrôlant par erreur le bras du jeune homme, et lui tendit la chose.


Elle tenta un petit sourire gêné qui ressembla surtout à un sourire ironique. Ce ne serait pas étonnant qu'il ait cru qu'elle se fichait complètement de sa poire, même si cela n'était pas le... But.